Dans ma chambre de l’hôtel Scantic à Ålesund, ancienne usine de congélation de morue transformée en établissement hôtellier peu après que les Norvégiens ont commencé à tirer davantage de richesses du pétrole que du poisson qu’ils sortaient de la mer du Nord, un décapsuleur est fixé dans le mur à l’endroit ou de nombreux autres hôtels auraient installé un séche cheveux. Chaque peuple a ses priorités. Ma chambre s’ouvre sur une immense baie vitrée face au port, qui me donne l’impression de bénéficier de la cabine du pacha à bord d’un porte-container. De mon lit, je vois les bateaux. Je les vois même très bien : ce soir la nuit est tombée à 3 heures du matin. Cette chambre aux immenses baies vitrées est-elle un honneur, ou une mauvaise farce ?