Solitaire est au milieu du centre désertique de la Namiblie. Autant dire au milieu de nulle part. Et pourtant tout le monde semble s’y arrêter. Passage obligé au carrefour des routes entre Windhoek, Walvis Bay, Sossusvlei et le parc national du Namib-Naukluft, cette localité de moins de 100 âmes cultive ses airs de Bagdad café sous le soleil africain.
Son nom on ne peut plus évocateur lui aurait été donné par l’épouse d’un courageux fermier qui s’y est installé en 1948, et nul ne sait si elle faisait référence au bijou ou à une certaine désolation. Des carcasses d’antiques Chevrolet et de tracteurs Ford finissent de rouiller au milieu du désert, dans le bruit de grincement d’une windpump, ces tours en métal flanquées de pâles mollement actionnées par le vent qui sont devenues le symbole des régions désolées.
« Beer is now cheaper than gas. Don’t drive, let’s drink » (la bière est maintenant moins chère que l’essence. Buvons plutôt que conduire), annonce un panneau. Ambiance. Les raisons du succès des lieux auprès des visiteurs ? Une indéniable atmosphère, donc, mais aussi quelques bonnes chambres d’hôtel, un camping, une station-service-épicerie et une boulangerie dont la tarte aux pommes serait « world famous ».